samedi 28 mai 2011

Un opéra inespéré ! Le procès Michel Servet

Qui pouvait l'imaginer ?


Un opéra consacré au procès de Michel Servet à Genève. Voilà qui a de quoi réveiller les consciences alors qu'il y a à peine deux ans que s'est déroulé le jubilé Calvin.


Image : Servet croupissant dans sa cellule en attendant son procès reçoit la visite de Jean Calvin son accusateur. Illustration signée Albert, tirée du livre d'Antonio Martínez Tomás "Miguel Servet, un martir de la ciencia" (collection de l'auteur du présent blog).

Il faut dire que le procès Servet est source d'inspiration et quant aux protagonistes, j'entends par là Calvin, Servet et Castellion, ils ont déchainés les passions en leur siècle.


Bien que celui qui remporta la victoire fut Calvin, puisqu'aujourd'hui encore une majorité au sein du protestantisme se considère comme héritière du réformateur, les deux autres n'ont pas été totalement ignorés.


Très tôt les écrits de Servet et de Castellion se sont exportés aux Pays-Bas, en Italie, en Allemagne, en Angleterre et surtout en Pologne et en Hongrie.


Tandis que les Remonstrants de Hollande, farouches opposant au calvinisme, se nourrissaient des textes de Castellion (ils nous ont transmis des manuscrits inédits), les unitariens de Pologne et de Hongrie s'organisaient pour créer une église dont la source d'inspiration est sans conteste les travaux de Servet sur la Trinité, George Biandrata s'étant fait son disciple bien qu'il ne l'ait jamais rencontré.


Si Calvin a remporté un grand succès le charme n'opère plus autant de nos jours et les deux martyrs de la liberté de conscience ont pris une belle revanche sur le théologien.


Cet opéra est le fruit de la compositrice Shauna Beesley et du librettiste Jean-Claude Humbert.


Ensemble ils nous font revivre cet épisode où se mêle la souffrance et la haine, où chaque mot est pesé et où chaque phrase peut causer la perte du médecin espagnol.


De Vienne à Genève, de son premier brûlage en effigie par l'inquisition catholique à son exécution réelle par les protestants, Shauna Beesley et Jean-Claude Humbert retracent au moyen de cette œuvre puissante un épisode de la vie de ces hommes que tout pouvait réunir mais que l'intolérance trônant encore en ce temps a empêchée de cheminer côte à côte.


Oui, tout pouvait les réunir. Ils étaient tout deux des étrangers, ils furent souvent contestés, ont dû parfois fuir, se cacher, Calvin fut même banni de Genève lors de son premier séjour.


Ironie du sort, c'est cette même intolérance, cette haine pour l'hérésie que nourrissait l'auteur de l'Institution de la religion chrétienne qui associera le nom de Calvin à celui de Servet pour l'éternité.


Par cette œuvre enfin, Shauna Beesley et Jean-Claude Humbert nous rappellent combien le totalitarisme de la pensée unique est loin d'être éradiqué et que ce sont de tels épisodes du passé qui pourront travailler, s'il sont entendus, à le faire reculer.


Vous trouverez sur le site de l'association Genevox un résumé de l'opéra ainsi que la bande-annonce promotionnelle que nous donnons ci-après : http://www.genevox.net/le-procegraves-de-michel-servet.html


Que pouvait-il y avoir de plus grandiose et de plus merveilleux qu'un opéra avant cet autre grand rendez-vous de Genève pour la liberté de conscience que sera le projet Castellion 2015 ?


Nous souhaitons à Shauna et Jean-Claude que leur œuvre rencontre un grand succès !

Notons cependant que les dates retenues dépendront des fonds réunis.

Nos auteurs ont besoin de vous !

Il est possible de faire un don et ainsi devenir sponsor à cette adresse : http://www.genevox.net/sponsors.html

A lire également, l'article de mon ami Jean-Claude Barbier sur ses Actualités unitariennes :


http://actua.unitariennes.over-blog.com/article-un-opera-pour-michel-servet-1511-1553-74527343.html


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